« Thérapies de conversion » : un million d’Européens appellent à les interdire

Une initiative citoyenne européenne exhortant l’Union européenne à interdire les thérapies de conversion sur le continent a été signée par un million de personnes au total, à date du vendredi 16 mai 2025.
Une initiative citoyenne européenne exhortant l’Union européenne à interdire les thérapies de conversion sur le continent a été signée par un million de personnes au total, à date du vendredi 16 mai 2025. Gregor Fischer / dpa/picture-alliance
Un million d’Européens ont signé une initiative citoyenne européenne, dont les résultats ont été dévoilés vendredi 16 mai 2025 et qui propose « l’interdiction légale contraignante » des pratiques de conversion ciblant les personnes LGBT+. La Commission va devoir répondre publiquement, mais n’est pas contrainte juridiquement.

Un million d’Européens ont appelé à interdire les « thérapies de conversion » des personnes LGBT sur le continent, selon les résultats d’une initiative citoyenne publiés vendredi 16 mai. Le texte dénonce le « caractère discriminatoire, dégradant, nocif et frauduleux » d’une pratique « qualifiée de torture par les Nations Unies » et appelle l’UE, instance au « rôle clé dans la protection des droits fondamentaux », à agir.

Les « thérapies » de conversion prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne, en assimilant notamment l’homosexualité à une maladie. Elles peuvent prendre la forme de séances d’exorcisme, de stages ou encore d’électrochocs, parmi une kyrielle de sévices qui ont des retentissements psychologiques voire physiques durables chez les personnes, souvent jeunes, qui en sont victimes.

De nombreuses personnalités s’engagent

De nombreuses personnalités du monde culturel ou politique, comme la chanteuse belge Angèle, l’artiste français Eddy de Pretto ou de nombreux responsables politiques de gauche et du camp présidentiel ont signé ce texte. « Il faut interdire les thérapies de conversion partout en Europe », a plaidé Angèle, qui avait révélé en 2020 être en couple avec une femme.

« Une pétition courageuse a été lancée pour faire interdire les thérapies de conversion partout en Europe. Il ne reste plus que quelques heures pour la signer », avait alerté, jeudi 15 mai, Gabriel Attal, premier chef de gouvernement français à avoir publiquement évoqué son homosexualité. « Les personnes LGBTQIA + n’ont pas à être converties », a martelé Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes, sur les réseaux sociaux.

Seuls huit pays interdisent ces « thérapies »

Selon l’association ILGA, les thérapies de conversions ne sont complètement interdites que dans huit pays de l’Union européenne : France, Belgique, Chypre, Allemagne, Malte, Portugal, Espagne et Grèce. Mais le dispositif de l’initiative citoyenne européenne, même lorsqu’il atteint un million de signatures, n’a pas d’effet contraignant.

Maintenant que ce seuil est atteint, la Commission européenne doit répondre publiquement à cette pétition mais rien ne l’oblige à transformer cette initiative en nouvel acte juridique européen. Sans se prononcer sur des mesures concrètes, la commissaire européenne en charge de l’égalité, la Belge Hadja Lahbib, a apporté son soutien aux voix qui « s’élèvent contre ces pratiques qui sont honteuses et qui conduisent parfois même à des suicides ».