Après les excès des fêtes de fin d’année pourquoi ne pas se lancer dans le Dry January ? Aussi connu sous le nom de « Mois sans alcool » ou « Janvier sobre », il s’agit d’une campagne de santé publique, qui débute chaque 1er janvier, incitant à arrêter totalement de boire de l’alcool pendant un mois.
Le but : que chacun puisse réfléchir à son rapport aux boissons alcoolisées et « dénormaliser » sa consommation. Selon les derniers chiffres de Santé publique France, 41 000 morts sont attribuables tous les ans à l’alcool. En France, il s’agit de la deuxième cause de mort « évitable » après la consommation de tabac.
Le premier Dry January remonte à 1942
Le Dry January a été lancé en 2013 au Royaume-Uni par l’association Alcohol Change UK. L’idée vient d’Emily Robinson qui avait décidé d’arrêter de boire pendant un mois afin de se préparer à un semi-marathon.
En 2020, l’initiative débarque en France par l’intermédiaire des réseaux sociaux et d’associations de lutte contre le cancer et pour la prévention de l’alcoolisme.
Il est toutefois possible de retrouver une trace de ce défi dès 1942 en Finlande. En pleine guerre avec l’URSS, le gouvernement s’inquiète de la consommation croissante de ses soldats. L’agence de presse Finlandia est alors chargé de lancer une campagne de propagande contre l’ivresse qu’elle baptise « Janvier sobre ».
Combien de personnes relèvent ce défi ?
En France, le Dry January gagne chaque année en popularité. En 2024, quatre millions et demi de personnes ont suivi ce mois sans alcool, selon une enquête de Janover (1). Cela représente 12 % de la population qui consomme de l’alcool.
La participation a augmenté fortement ces dernières années. En 2020, seuls 8 % des consommateurs d’alcool assuraient suivre le janvier sobre.
Une initiative qui n’est pas soutenue par l’État
Contrairement au novembre sans tabac, le mois sans alcool n’est pas porté par les pouvoirs publics. En 2019, peu avant le lancement de la première campagne, l’État qui devait initialement soutenir l’initiative s’était retiré. Un choix perçu par nombre d’experts comme un renoncement face au lobby de l’alcool, notamment celui du vin qui compte de puissants relais dans les couloirs du pouvoir, à l’Assemblée nationale comme au Sénat.
Le nouveau ministre de la santé, Yannick Neuder, a déclaré qu’il allait, comme chaque année, participer « à titre personnel » au Dry January. Cette restriction revient à ne pas engager son ministère dans cette action pourtant favorable à la santé publique. Ses prédécesseurs, en 2024 et 2023, en avaient fait de même.
Les bienfaits après un mois sobre
Après un mois sans alcool, les bienfaits se font déjà ressentir, assure l’enquête de Janover. Sur le plan physique, les participants rapportent une meilleure qualité de sommeil, une peau plus saine et une réduction des troubles digestifs.
À l’inverse, l’alcool aggrave la dépression et peut affecter les connexions du cerveau qui concernent l’humeur, l’anxiété et le stress.
À plus long terme, un arrêt permet de diminuer les risques liés à une consommation excessive d’alcool, comme les cancers, les maladies hépatiques ou cardiovasculaires.
Les alternatives à l’alcool
Des alternatives existent pour aider les plus fêtards à passer ce mois sobre. De nombreux bars et restaurants proposent désormais des cocktails sans alcool, aussi appelés « mocktails ». Depuis quelques années le marché de la bière sans alcool s’est lui aussi beaucoup développé. Il est désormais possible de s’offrir une « mousse », qu’elle soit brune ou blonde, sans pour autant rompre son mois sans alcool. Et de premières tentatives se développent pour des « vins sans alcool ».
En 2024, 28 % des Français déclaraient consommer des boissons non alcoolisées, dont 41 % des 26-35 ans, selon le baromètre publié par Sowine, une agence de conseil.
Il n’y a pas que des substituts. Certains breuvages tels que le jus de tomate épicé ou le kombucha, une boisson fermentée légèrement acide, sont des alternatives saines à l’alcool.